En Mémoire de Paul, mobilisons-nous pour une ville plus sûre

Minute de silence à Sucy-en-Brie pour Paul Varry tué par un automobiliste à Paris.

Qui parmi nous, cyclistes ou piétons, n’a jamais été insulté ou frôlé dangereusement par une voiture ?

Nous sommes nombreux à avoir été directement pris à partie par des automobilistes. Moi-même, je me souviens d’une menace Place Cauchy, il y a quelques années, par un automobiliste furieux, cric de voiture à la main.

Mais ce samedi 19 octobre, un événement tragique a rassemblé une quarantaine de personnes pour rendre hommage à Paul Varry devant l’Hôtel de Ville de Sucy-en-Brie comme dans de très nombreuses villes françaises à l’appel de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette).

Ce mardi, à Paris, boulevard Malesherbes, Paul, un jeune cycliste de 27 ans, a perdu la vie, percuté par un SUV alors qu’il circulait sur une piste cyclable. Après avoir été touché, il s’est relevé et a frappé le capot de la voiture, et c’est alors que l’automobiliste lui a roulé dessus.

Voir la vidéo du lieu : lien.

Cette violence est intolérable. La rue appartient à tous. Il est impératif que les automobilistes fassent attention aux plus vulnérables : les piétons et les cyclistes.

Il ne faut pas perdre de vue qui est le pot de terre et qui est le pot de fer dans cette situation.

Certains critiquent le comportement des cyclistes, mais le risque, c’est le cycliste qui le prend. La moindre erreur d’un conducteur de voiture ou de poids lourd peut coûter la vie à ceux d’entre nous qui ne sont protégés que par un casque et notre vigilance.

Certes, beaucoup de conducteurs font des efforts. Ils respectent la distance d’un mètre en ville, ils laissent passer les vélos dans les rues étroites à double sens. Peut-être sont-ils aussi des cyclistes occasionnels.

Mais une minorité reste dangereuse.

Certains ne connaissent pas bien le code de la route, d’autres roulent sans précaution. Et puis, il y a ceux qui, par agressivité ou impatience, s’en prennent volontairement aux cyclistes, sous prétexte que nous les ralentissons.

Face à cela, que pouvons-nous faire ?

  1. Organiser nos actions localement :

Nous devons nous rassembler. Seul, chacun de nous peut se sentir impuissant. Mais ensemble, nous pouvons faire entendre nos voix. L’atelier vélo de SET ne se contente pas de réparer des vélos, il organise un véritable plaidoyer pour défendre l’usage du vélo comme moyen de transport sûr et accessible. Nous proposons de nous unir pour faire des propositions concrètes aux autorités.

  1. Revendiquer des infrastructures adaptées :

Nous demandons la transformation de nos rues. Il est temps d’aménager des pistes cyclables sécurisées, d’instaurer des doubles sens cyclables dans plus de rues, de limiter la vitesse à 30 km/h, et d’introduire des « tourner à droite » spécifiques pour les vélos. Aujourd’hui, la majorité des feux sont pensés pour des véhicules lourds d’une tonne et plus. Nous devons adapter ces infrastructures à des modes de transport plus légers et plus respectueux de l’environnement.

Avec SET, nous travaillons déjà avec la mairie de Sucy sur ces sujets dans le cadre des Comités Vélo, mais il est crucial que davantage d’entre nous s’impliquent dans ce dialogue.

  1. Sanctionner les comportements dangereux :

Pour ces automobilistes dangereux, qui mettent délibérément les cyclistes en danger, nous devons réclamer des sanctions à la hauteur des risques qu’ils font courir. Je pense notamment à la possibilité de documenter ces infractions par des photos ou vidéos, afin de les poursuivre pénalement. Pourquoi ne pas envisager de leur retirer leur permis de conduire ? Peut-être qu’en étant contraints d’utiliser des moyens de transport plus lents, ils comprendront mieux ce que nous vivons au quotidien.

Je vous invite toutes et tous à participer activement à cette réflexion. Nous mettrons en place des outils, au sein de l’atelier vélo, pour recueillir vos expériences et propositions. C’est ensemble que nous pourrons éviter que d’autres drames, comme celui de Paul, ne se reproduisent.

En ce mois d’octobre 2024, n’oublions jamais ce mardi tragique. Mobilisons-nous pour qu’à Sucy comme ailleurs, les rues deviennent des espaces sûrs pour tous.

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