3 réflexions sur « SET – Réduisons l’utilisation du chauffage au bois »

  1. Je ne suis pas d’accord avec votre avis très négatif sur le chauffage au bois pour les raisons objectives suivantes :
    – en Europe les forêts ne sont pas en recul, au contraire. Dans les zones de montagne la forêt est en expansion
    – le CO2 émis par le chauffage au bois n’est que la restitution à l’atmosphère du CO2 absorbé par photosynthèse lors de la croissance de l’arbre. Le bilan net pour le climat est neutre, au contraire de celui des combustibles fossiles comme le gaz qui fait partie de vos recommandations.
    – quand on utilise un poêle avec du bois bien sec bois le rendement est élevé (typiquement 80%) et la combustion produit peu d’imbrulés et de particules
    – l’énergie solaire que vous préconisez de préférence au bois est insuffisante pendant la période hivernale (durée d’ensoleillement faible, rayonnement diminué par la faible incidence et le manque de transparence de l’atmosphère) alors que c’est la période où les besoins de chauffage sont maximaux
    – vous préconisez l’électricité mais dans notre pays et plus encore dans les pays voisins, une part significative de l’électricité est produite par des sources émettrices de gaz à effet de serre (charbon, fioul, gaz) ou génératrices de pollution dangereuse sur le long terme (nucléaire). Les sources fossiles sont davantage utilisées en période de grands froids.
    – le chauffage au bois peut être considéré comme un moyen de bénéficier d’un stockage naturel et économique d’énergie solaire de l’été (période de croissance des arbres) pour l’hiver (période des besoins de chauffage).
    – si l’on utilise des sources proches (élagage des arbres du jardin, chutes de bois de menuiserie, taillis proches) le chauffage au bois avec un poêle ne pèse guère sur les forêts
    – le chauffage au bois constitue un apport appréciable permettant de limiter l’appel de puissance sur le réseau électrique lors des vagues de froid, pendant lesquelles la demande d’électricité est maximale.
    – en Ile de France la principale source de pollution aux particules et oxydes d’azote est de loin les moteurs diesels utilisés pour le transport, les cartes d’Airparif sont très éloquentes à ce sujet. Les filtres à particules et oxydes d’azote ne sont pas montés sur les véhicules anciens et jusqu’à récemment, plusieurs des principaux constructeurs (VW, Renault, Peugeot,…) ont incorporé des logiciels à leurs véhicules pour désactiver ces filtres pour diminuer les coûts.

    Philippe Ungerer, ingénieur retraité, Créteil

    1. Bonjour,
      Merci de votre commentaire et de votre intérêt. Nous avons tenté d’apporter des réponses à chacun de vos commentaires en y intégrant des références et des liens vers des articles. Dans cette notice d’information, l’aspect santé-qualité de l’air a été placé en premier lieu (la pollution de l’air entraîne selon les dernières estimations la surmortalité de 100 000 personnes par an en France avec de nombreuses affections respiratoires et cardiovasculaires et est la 2ème cause de mortalité évitable). Aucune énergie n’est totalement propre à ce jour, sauf celle que l’on n’utilise pas, mais il est préférable de se diriger vers des énergies faiblement émettrices de polluants directs pour la santé de tous.

      « Je ne suis pas d’accord avec votre avis très négatif sur le chauffage au bois pour les raisons objectives suivantes. »
      Nous avons voulu informer avec objectivité en partant du constat que selon une étude publiée par Airparif en 2014 « seuls 6% des utilisateurs de bois-énergie sont conscient du fait que le chauffage au bois peut être source de pollution de l’air » alors que celui-ci se développe de façon exponentielle dans les villes et s’avère en réalité particulièrement polluant (particules parmi les plus toxiques avec le diesel) et pas du tout neutre sur le plan climatique. Nous ne disons pas qu’il ne faut pas de bois-énergie du tout mais celui-ci devrait être beaucoup plus encadré et limité dans les zones urbaines. De plus, les utilisateurs devraient être formés sur l’utilisation (bonnes pratiques) et informés de l’impact sur l’air intérieur et extérieur selon l’installation. On peut aisément admettre que brûler une matière, en l’espèce du bois, génère des polluants donc mauvais pour la santé.
      « – en Europe les forêts ne sont pas en recul, au contraire. Dans les zones de montagne la forêt est en expansion »
      Cette information de l’expansion des forêts en Europe est contestée : https://www.bfmtv.com/international/en-europe-la-surface-des-forets-se-reduit-a-cause-de-l-acceleration-des-coupes-d-arbres_AN-202007020289.html De plus, le type de forêt qui se développe accueille de moins en moins de biodiversité : https://rcf.fr/la-matinale/pourquoi-la-foret-accueille-de-moins-en-moins-de-biodiversite
      https://www.france.tv/france-5/sur-le-front/2321841-des-forets-francaises.html « Si la superficie de la forêt française ne cesse d’augmenter, cette réalité est trompeuse : la forêt s’étend surtout grâce à des plantations. Il ne s’agit plus de forêts naturelles mais de champs d’arbres où il n’existe plus de biodiversité et qui absorbent beaucoup moins de CO2. En outre, ces plantations résistent mal au changement climatique. » Je vous invite à regarder cette émission (replay jusqu’au 20 mai 2021).

      « – le CO2 émis par le chauffage au bois n’est que la restitution à l’atmosphère du CO2 absorbé par photosynthèse lors de la croissance de l’arbre. Le bilan net pour le climat est neutre, au contraire de celui des combustibles fossiles comme le gaz qui fait partie de vos recommandations. »

      Le bilan CO2 neutre du bois-énergie est contesté et a été largement remis en cause par de récentes études scientifiques :
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/11/pour-le-climat-bruler-du-bois-n-est-pas-une-alternative-a-la-combustion-fossile-alertent-500-scientifiques_6069636_3244.html (Extrait) « L’Union européenne considère que la biomasse forestière est une énergie renouvelable et neutre en carbone, explique Wolfgang Cramer, directeur de recherche au CNRS, professeur d’écologie globale et signataire de la lettre. Mais ce n’est pas vrai à l’échelle de temps qui est importante pour éviter l’aggravation de la déstabilisation du climat. Un kg de carbone brûlé – peu importe d’où il vient – augmente la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Même si des forêts sont replantées, ce CO2 ne sera absorbé de nouveau que des décennies plus tard, une fois que les arbres auront repoussé. Ce sera trop tard. »
      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/le-chauffage-au-bois-dangereux-pour-la-sante-et-pour-lenvironnement-20210417_CFWJWEDFQ5CXZPKHZAZVNH4TXA/

      Sur le gaz : https://www.francegazliquides.fr/energie-butane-propane/respect-de-lenvironnement-maitrise-de-lenergie/transition-energetique/ « Le butane et le propane viennent à plus de 70% de champs de gaz naturel et deviennent progressivement renouvelables. » « Sa combustion ne génère pas d’émissions de particules fines et d’oxydes d’azote. » « Toutes les énergies émettent du CO2 lors de leur production et/ou de leur consommation. Le gaz est l’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre. Il s’inscrit en ce sens pleinement dans la transition énergétique.(…) Il réduit d’autant plus les émissions de CO2 lorsqu’il est d’origine renouvelable, avec les biogaz biobutane et biopropane (bioGPL). Dans le cadre d’une stratégie globale de développement durable et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le choix d’une énergie doit prendre en compte : l’ensemble des émissions, de la production à la consommation (en Analyse de Cycle de Vie – ACV), le type d’usage et sa saisonnalité. EN TANT QU’ÉNERGIE COMBUSTIBLE (CHAUFFAGE, EAU CHAUDE, CUISSON) Les gaz butane et propane émettent : – 70 % de CO2 comparé à l’électricité produite à partir de centrales de charbon, – 20 % de CO2 comparé au fioul (jusqu’à -80% lorsqu’ils sont d’origine renouvelable) source : Base carbone®, ADEME »

      « – quand on utilise un poêle avec du bois bien sec bois le rendement est élevé (typiquement 80%) et la combustion produit peu d’imbrulés et de particules »

      Vous avez raison, brûler du bois bien sec (et sans écorce) permet de réduire les émissions de particules et augmente le rendement mais il reste émetteur de HAP (cancérigènes), d’oxydes d’azote et de COV, dont le benzène.

      « – l’énergie solaire que vous préconisez de préférence au bois est insuffisante pendant la période hivernale (durée d’ensoleillement faible, rayonnement diminué par la faible incidence et le manque de transparence de l’atmosphère) alors que c’est la période où les besoins de chauffage sont maximaux  »

      En effet, mais les panneaux solaires peuvent être en complément d’une autre énergie, de préférence propre.
      « – vous préconisez l’électricité mais dans notre pays et plus encore dans les pays voisins, une part significative de l’électricité est produite par des sources émettrices de gaz à effet de serre (charbon, fioul, gaz) ou génératrices de pollution dangereuse sur le long terme (nucléaire). Les sources fossiles sont davantage utilisées en période de grands froids. »

      Nous préconisons plutôt Enercoop pour l’électricité et nous incitons à isoler un maximum le logement.

      Sur la part de nucléaire dans l’électricité en France : https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/l-energie-de-a-a-z/tout-sur-l-energie/produire-de-l-electricite/le-nucleaire-en-chiffres « 70,6% nucléaire, hydraulique 11,2%, thermique à flamme 7,9%, éolien 6,3%, solaire 2,2%, bioénergies 1,8%. »
      Disposez-vous de ressources documentaires sur le fait que les sources fossiles seraient « davantage utilisées en période de grands froids » ?

      « – le chauffage au bois peut être considéré comme un moyen de bénéficier d’un stockage naturel et économique d’énergie solaire de l’été (période de croissance des arbres) pour l’hiver (période des besoins de chauffage). »

      En effet, mais cela suppose une utilisation raisonnée du bois-énergie, ce qui n’est malheureusement pas le cas (voir points plus haut).

      « – si l’on utilise des sources proches (élagage des arbres du jardin, chutes de bois de menuiserie, taillis proches) le chauffage au bois avec un poêle ne pèse guère sur les forêts  »

      Oui si c’est raisonné et local. Vous avez raison sur la nécessité d’utiliser des sources proches, à condition que ce soient des bûches sans écorces, une essence d’arbre adaptée (chêne, hêtre, châtaignier, charme, frêne…), et un bois bien sec.

      « – le chauffage au bois constitue un apport appréciable permettant de limiter l’appel de puissance sur le réseau électrique lors des vagues de froid, pendant lesquelles la demande d’électricité est maximale »

      Ce que vous indiquez pour le bois est également valable pour les autres sources d’énergie, notamment le gaz. N’hésitez pas à me transmettre des informations sur ce sujet.

      « – en Ile de France la principale source de pollution aux particules et oxydes d’azote est de loin les moteurs diesels utilisés pour le transport, les cartes d’Airparif sont très éloquentes à ce sujet. Les filtres à particules et oxydes d’azote ne sont pas montés sur les véhicules anciens et jusqu’à récemment, plusieurs des principaux constructeurs (VW, Renault, Peugeot,…) ont incorporé des logiciels à leurs véhicules pour désactiver ces filtres pour diminuer les coûts. »

      Vous avez raison sur les moteurs diesel lesquels sont très émetteurs de NOX, NO2, PM. Pour les particules fines (PM), c’est le chauffage au bois qui est toutefois le plus émetteur l’hiver (ou en période de froid).

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